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Ikigai, tellement plus qu’un diagramme de Venn

Avez-vous déjà entendu parler d’ikigai (生き甲斐) ?

La plupart de gens en dehors du Japon connaissent l’ikigai sous la forme d’un diagramme de Venn qu’on remplit pour définir sa raison d’être. Les quatre cercles qui se chevauchent représentent ce qu’on aime / ce dont le monde a besoin / ce pour quoi on est doué / ce pour quoi on est payé.

Mais ceci est une mauvaise interpretation du concept tel qu’on le connait au Japon. Le mot est composé de 生き (iki) qui signifie la vie et 甲斐 (kai / gai) qui denote de la valeur. Pour ceux qui aiment l’étymologie, « kai » vient du mot 貝 (aussi prononcé « kai ») ou coquillage, car les coquillages avaient une grande valeur dans la période Heian (794 à 1185).

L’ikigai se trouve dans tout aspect de la vie. Il n’a pas forcement ce grandeur qu’on l’accorde dans sa version occidentale et il n’est surtout pas limité au cadre professionnel (« ce pour quoi on est payé »). Ce sont les petits plaisirs du quotidien qui ont du sens pour nous, qui nous motivent à nous lever chaque matin. S’occuper de son animal de compagnie, observer le changement des saisons dans son jardin, prendre du thé avec ses amis…D’ailleurs les japonais ne cherchent pas leur ikigai. C’est plutôt quelque chose qu’on découvre et apprécie, surtout en vieillissant.

J’ai eu la chance de trouver un de mes ikigai — car on peut en avoir plusieurs — par hasard. J’ai lu le livre de Marie Kondo pour pratiquer mon japonais. Inspirée et motivée, j’ai rangé mon appartement dans les semaines qu’y suivaient. Mais cela ne me suffisait pas. Même si j’avais un travail à temps plein dans une organisation internationale, je me retrouvais à parler que de rangement et encourage tout mon entourage à s’y prendre. Quelques années plus tard, j’ai cédée à cette passion et je me suis lancée en tant que consultante en rangement à la japonaise !

Remplissez-votre quotidien avec de la passion

Quand on fait le tri, on choisit ce qu’on garde selon le fameux critère de « spark joy » et on se désencombre du reste, ce qui nous amène vers une espace et un quotidien remplis de pépites de joie.

A cela j’ajouterai qu’il faut être passionnée par tout ce qu’on possède. Par exemple, je suis hyper fan de mon sac à dos. Dès que quelqu’un fait la moindre remarque là-dessus, je me mets en mode ambassadrice de la marque (pourtant je ne touche aucune comission). Idem pour ma gourde; il y a même un agent de sécurité à l’aéroport de Genève qui a noté la marque pour en offrir une à sa fille.

Tout objet veut servir son propriétaire, d’où la notion de les traiter avec de la gratitude. Mais encore plus puissant c’est de les traiter avec de l’amour.

Rappelez-vous que tout ce qu’on porte, utilise et nous entoure est choisi par nous. Autant choisir que des choses qui illuminent notre journée, n’est-ce pas ?

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